Dimanche matin 9h, nous sommes 6 au départ du village de Gripp sous un ciel pluvieux, mais nous restons optimiste le soleil est prévu pour 14h …
Après un bref faux départ nous nous engageons sur la draille qui s’élève agréablement au dessus du village pour rejoindre la piste forestière qui nous conduira au vallon d’Es Pas, surplombé au Nord par le Soum de Hailla, puis à la magnifique cabane du Cap det Courtaou que nous atteignons vers 10h30 sous quelques flocons de neige.
Malgré la brume qui s’installe nous apercevons encore depuis la cabane la ligne de crêtes qui referme ce petit cirque.
Nous reprenons notre course vers l’Ouest pour éviter les couloirs avalancheux de notre sommet mais nous nous retrouvons vite dans un brouillard de plus en plus dance qui nous impose un temps d’arrêt dans cette blancheur cotonneuse.
La boussole nous donne la direction à suivre pour rejoindre l’arrête que nous trouvons à 1950m Nous savons maintenant notre position et nous décidons de continuer notre ascension en espérant sortir rapidement du brouillard, ce qui ne tarda pas à ce concrétiser, nous émergeons d’une immense mer de nuage.
Devant nous le Bec du Cap de la Taoula, nous chaussons nos crampons pour nous engager sur cet éperon rocheux pour le coup très impressionnant avec ses parois qui plongent dans le bouillard. Avec beaucoup de prudence nous atteignons le cap de la Taoula 2239m.
Avec ses petites congères, la traversée de l’arrête qui nous conduit au Pène Lounque est magique. Nous voilà au sommet 2275m, pour la joie des yeux le blanc et le bleu se conjuguent pour composer un décor somptueux.
Nous dévorons notre repas à l’abri du vent et depuis le pla de Hounta 2247m nous amorçons une longue descente vers le Pont des Vasquès, puis Artigues ou nous prenons la petite route qui nous ramènera à Gripp.
L’idée première de laisser 2 voitures sur 4 à Artigues nous aurait évité ce denier km qui était de trop après presque 8h de crapahute. Mais le groupe à l’énergie indéfectible avale ce dernier morceau captivé par le récit d’Henri qui nous raconte l’histoire du pan de rocher qui s’est décroché de la montagne au dessus de notre petite route ou quelques blocs de 150 tonnes témoignent de cet événement. Le 27 juin 1986, après un hiver glacial, environ 60 000m3 de rocher sont tombé dans la vallée de Gripp. Deux maisons sont détruites et la route du col du Tourmalet fermée par l’effondrement.
Pour le passage du tour de France en juillet 1986, la petite route en contrebas de la D918 sera réquisitionnée et son revêtement en dalle de pierre disparaitra à jamais sous l’enrobé.
Naddou Carrier