Dans la série racontez vos vacances : ma randonnée au Monfaucon par l’arête Nord-Est
Le pic de Monfaucon est qualifié de « sommet secondaire » et de fait, quand nous montons à l’Arbizon par Camoudiet, nous lui concédons quelques minutes avant de courir vers notre destination finale à l’aura plus prestigieuse. Vu de Bagnères, sa structure paraît bien complexe à côté de la belle pyramide de l’Arbizon. Certes, mais quelle allure, cette arête Nord-Est !
A chacun de mes passages dans la région du lac d’Arou, je La regarde du coin de l’œil en espérant trouver un cheminement évident et rassurant. Mais tout n’est que pentes raides, arêtes vertigineuses et barres rocheuses rébarbatives. Le randonneur que je suis, se pose la question fondamentale : est-ce que ça passe ?
Alors il y a le topo du guide Ollivier (Pyrénées Centrales II édition de 1986, rando 180a) dont le texte n’a pas été modifié lors des rééditions suivantes. Sur internet, on trouve assez peu d’informations sur cette arête NE si ce n’est un fichier GPX approximatif élaboré après coup. Il faut donc aller voir. Le topo du guide Ollivier, écrit par Jean ou Pierre Ravier, parle de pentes herbeuses raides, d’escalade facile, de « s’élever sans difficultés », « de blocs aux couleurs étranges », d’un passage de III dans un cheminée évidente. Il n’y a, a priori, pas de problème pour trouver l’itinéraire.
Nous voilà donc partis, ce mercredi 19 août, avec Jean-Pierre et Cyril, deux camarades rustiques et de bonne compagnie, pour une rando exploratoire.
8h40 départ de Camoudiet , 9h45 nous sommes au pied de la première pente herbeuse. Nous trouvons de multiples cheminements, ça passe ! On se rapproche de la crête, belle vue sur la face N de l’Arbizon. Comme l’indique le topo, il y a quelques passages d’escalade facile. Attention aux cailloux volants, nous aurions été bien inspirés de prendre les casques…. Nous trouvons toujours un point de moindre résistance, la progression est régulière. Nous passons dans la « zone de blocs aux couleurs étranges » devant un rocher constitué de couches fines de roches différentes entremêlées. C’est un énorme et magnifique gâteau marbré. Miam !
Nous passons le ressaut de 30 m percé par une cheminée que nous remontons. Quand ça coince, nous nous échappons à droite par le pas de III. Nous montons sans utiliser la corde que nous avons dans le sac mais, avec un groupe, il faudra prévoir d’installer une assurance. La suite du cheminement est magnifique, très aérienne, mais ça passe partout. Sommet 12h30. Un lézard de Bonnal (endémique pyrénéen) habite le cairn sommital. Il vient nous visiter, il est vif et curieux. C’est une belle rencontre, il faut imaginer que cet animal ne vit que dans les Pyrénées et en altitude. Son habitat se réduit car avec le réchauffement climatique, le lézard des Murailles de nos plaines a tendance à coloniser de nouveaux territoires en altitude. La concurrence est directe avec notre charmant lézard de Bonnal. https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/79285
Bien évidemment, nous poussons jusqu’à l’Arbizon. Sommet 14h00. Retour Monfaucon 15h45. Voiture 18h00.